J: Bonjour Gilles, peux-tu nous expliquer ton parcours qui a fait que tu es arrivé jusque là ?
G: Il est multiple et varié, c’est une question à laquelle je ne réponds pas parce que je trouve que ce n’est pas important de savoir d’où on vient, ce qui est important, c’est le moment présent, c’est ce qu’on a fait. C’est vrai qu’en Europe notamment en France, c’est une question qui revient régulièrement : D’où venez-vous ?et quel est votre parcours ? donc en gros, j’ai fait plusieurs métiers mais je ne tiens pas à en parler plus que ça.
Je viens en fait du monde de la musique, de la communication, de la publicité,… J’ai eu un parcours divers et varié, mais ce n’est pas la question que je souhaite aborder,c’est pour garder un peu de mystère. A Strasbourg, j’ai fait une entrevue et c’était une des questions aussi du présentateur qui a fait des recherches et ça le troublait parce qu’avant 2011, il ne trouvait pas forcément des infos sur moi. Donc ça a été 1 peu un Joke entre lui et moi, il m’a dit : « mais tu n’existais pas avant … ».
J: Ce n’est pas ton vrai nom?
G: C’est mon vrai nom, donc je suis fier de ça, je n’écris pas sous un pseudo donc c’est aussi une honnêteté par rapport à mes lecteurs.
J: Tu as été dans l’industrie musicale ?
G: J’ai été musicien ensuite j’ai été producteur et c’est pour ça que la musique fait encore partie de ma vie. J’ai eu la chance de côtoyer certains musiciens, d’avoir accès pour des entrevues, que tu retrouves dans EAT, ça nourrit aussi mes recherches et ça fait partie aussi de l’identité de Gilles Lartigot en tant qu’auteur, cette partie musicale est importante pour moi.
J: A quel moment as-tu eu le déclic de faire tout ce que tu fais maintenant ?
G: C’est venu progressivement avec ma femme Valérie, nous avons fait des enquêtes d’investigation dans le domaine de la protection animale.
En 2006,nous étions partis faire un reportage d’investigation dans le Sud de l’Espagne pour témoigner du sort des Galgos(lévriers),ce sont des chiens utilisés notamment par les gitans à des fins de chasse. Il chasse aux lévriers, et ça c’est une pratique interdite en Europe, ça existe encore dans le Sud de l’Espagne ,et il faut savoir que ces lévriers sont complètement exploités ,martyrisés et en plus, ils sont tués à la fin de la saison de chasse, ça c’est une véritable abomination dans des conditions effroyables, ils sont pendus, ils sont trainés derrière les voitures, ils sont piqués avec de l’eau de Javel…
Ça nous a vraiment choqué. Avec Valérie, on travaillait dans un groupe de communications, on a fait alors le nécessaire pour témoigner.
Et ça nous a sensibilisé sur le fait que c’est important aujourd’hui de faire des reportages d’investigation, de témoigner de ce genre d’ « horreurs » parce que ça passe rarement dans les médias et donc on a commencé à faire notre part dans le domaine de la protection animale. Ensuite, j’ai été amené à être chroniqueur culinaire sur une chaîne de télévision.
L’alimentation a toujours fait partie de ma vie parce que j’ai été diplômé en nutrition ,lorsque j’avais 18 ans, je vivais en Californie. Donc ça a été et c’est toujours une passion. On a voulu témoigner justement sur les dangers de l’agroalimentaire et on a fait ce livre au bout de quelques temps, il est venu naturellement. On avait commencé à faire les reportages, des entrevues qu’on diffusait par ailleurs sur le web .
A un moment donné, on a eu un choc dans notre vie professionnelle et on a décidé en 2008 de tout changer, d’arrêter ce qu’on faisait, de partir sur un autre continent notamment au Canada, de repartir à zéro en faisant quelque chose auquel on croit, en apportant un message positif et en gagnant notre argent de façon honnête, noble avec un livre qui est aujourd’hui notre principale source de revenus .
Donc ça a été un changement de vie totale et tout ce qu’on a fait dans nos vies passées, nous a servi à un moment donné pour justement concevoir ce livre. Parce que c’est Valérie qui a fait les photos ,qui a fait également la mise en page ,qui s’est occupé de choisir l’imprimeur ,de l’éditeur avec sa maison d’éditions.
Et moi, j’avais commencé à écrire depuis pas mal de temps, on a compilé les entrevues ,les enquêtes qu’on avait fait et puis, on a rencontré des gens comme ça régulièrement un petit peu par hasard, il n’ y a pas de hasard dans la vie, ces gens-là sont venus compléter les informations qui nous manquaient dans le livre.
J: Et quand tu as commencé à faire le livre, as-tu expliqué quand tu interviewais les gens que tu allais mettre ces interviews dans un livre ?
G: En fait, il y a 2 types d’entrevues dans le livre, il y a un professeur, le professeur Pierre-Marie Martin que nous avons vu lorsqu’on était en phase d’écriture.
Également l’apiculteur ,l’herboriste et Jean-Luc Daub,l’enquêteur dans les abattoirs ,le processus du livre était déjà écrit.
Par contre, Devin Townsend, musicien canadien assez célèbre dans le milieu du métal, c’était une entrevue que j’avais fait dans le cadre des entrevues « Heavy Metal Food ».
Je demandais aux musiciens de quel façon ils s’alimentaient sur la route, je cuisinais pour eux, je leur préparais des recettes et puis c’était des entrevues qui tournaient autour de l’alimentation et je trouvais intéressant de s’en servir pour justement pour illustrer et agrémenter le livre de propos de gens qui parlent pas forcément de leur alimentation dans des entrevues musicales.
Le livre a été un peu une compilation de nos différents travaux ces 3 dernières années.
J: J’ai eu l’impression que le livre a été fait avec du papier recyclé, est-ce que c’est le cas ?
G: Mon père était imprimeur. Il y a une vingtaine d’années quand je suis revenu en France, j’ai commencé à travaillé avec lui dans l’imprimerie. Le livre est pour moi, un vrai hommage à mon père, à une partie de mon passé ,j’ai travaillé là-dedans donc j’ai beaucoup de respect pour le livre parce que le livre est physique.
On vit dans un monde aujourd’hui virtuel ,on utilise beaucoup internet et je l’utilise aussi à titre personnel mais ce livre ,c’est quelque chose de particulier, et donc on a pris beaucoup de temps, pour concevoir un bel objet. Je voulais que le livre soit agréable lorsqu’on le tenait en mains ,avec des caractères assez gros pour que la lecture soit facile ,avec un papier agréable au toucher, avec des pages fluides, des photos pour juste faire un livre digeste.
Tu sais il y a de nombreux ouvrages sur l’alimentation, certains sont très intéressants mais ils sont assez difficile à lire et surtout à l’époque d’aujourd’hui, où on a dû mal à rester attentif ,à se concentrer, c’est pour ça qu’on a écrit ,je l’ai écrit sous forme de petites chroniques.
Je dis « On » parce que j’inclus ma femme parce qu’on a vraiment fait le travail à 2, je ne parle pas de moi à la 3 ème personne, je te rassure ?
Donc voilà, on a pris beaucoup d’attention pour justement trouver le bon papier. Il se trouve qu’on l’a écrit au Québec dans une région assez sauvage qui s’appelle « Mauricie » et on était par chance, à une vingtaine de km du principal rotativiste qui imprimait la plupart des livres pour les éditeurs québécois.
Donc on a passé du temps avec lui pour trouver le bon papier et effectivement, c’est un papier qui est considéré comme recyclé, il est brut. Tu es perspicace, tu vas voir que le livre va jaunir dans le temps, tu verras que le papier c’est une matière vivante, qui prend l’humidité, qui sèche au soleil et qui va se teinter notamment à la différence des papiers chimiques qui ont été traités chimiquement, ils ne jaunissent pas.
Tandis que les papiers dits naturels et recyclés ont tendance à jaunir avec le temps donc c’est quelque chose qui me plaît aussi assez, une accroche qui vieillit.
J: Pour le choix des photos, comment avez-vous choisi celles que vous vouliez mettre dans le livre ?
G: Valérie prenait des photos très régulièrement et ensuite, on a compilé certaines de ces photos, on a sélectionné par rapport au thème que je développais dans le livre et en même temps, ça n’a pas été difficile, on avait beaucoup de photos mais il y en a qui sont venus vraiment naturellement, elles se sont imposées à nous.
Je vais juste de raconter une petite anecdote : dans le livre, notamment par rapport à l’interview sur Devin Townsend, c’est quelqu’un qui a beaucoup d’humour et il m’accueille en disant ça fait une semaine que je mange des pizzas aux fromages donc on est ce qu’on mange, donc tu parles à une pizza aux fromages.
Et il se trouve que 2 ans auparavant à New-York, Valérie m’avait pris en photo devant une devanture d’une pizzeria avec une grosse carte de pizza, et donc cette photo, on se l’est remémoré et elle est venue à nous naturellement .
C’est-à-dire qu’aucune des photos dans le livre, n’a été fait après l’écriture du livre.
On a vécu 2 ans dans un chalet en bois et on avait une grande salle de travail et sur une immense table ,on avait positionné ça comme un puzzle parce qu’après, on a dû trouver l’ordre ,ce livre ne s’est pas écrit de façon chronologique.
Crédit photos © Valérie BACCON
J: Donc, ce qui t’a poussé à écrire le livre, c’est l’histoire avec les lévriers ?
G: Pas exactement, le fait qu’on est enquêté pour informer sur la cause des lévriers, ça a été vraiment notre premier contact avec la protection animale. Lorsqu’on a changé de vie professionnelle, on s’est dit voilà on a 3 ans devant nous, il faut qu’on est un projet pour vivre, qu’est-ce qu’on peut faire ?
J’avais envisagé à l’époque de produire un album pour parler de cette cause-là, des problèmes de l’agro-alimentaire,… Je voulais, en fait, écrire sur l’alimentation, la santé, le sport et puis au départ, ça devait être simplement un livre de recettes par rapport à Heavy Metal Food ,j’avais beaucoup de demandes concernant des recettes. Il y a des recettes dans le livre mais ce n’’est pas la partie la plus importante du livre, la plus importante ,ce sont vraiment les enquêtes. Elles sont venus progressivement.
On venait en France régulièrement, on a rencontré le professeur Pierre-Marie Martin qui nous a vraiment alerté sur les perturbateurs endocriniens ,sur la toxicité de notre alimentation et donc, on a voulu aller plus loin et c’est là vraiment que le livre a commencé à prendre corps lorsqu’on a rencontré ce professeur.
Et ensuite, lorqu’on a rencontré Jean-Luc Daub concernant l’abattage des animaux ,c’est là où j’ai vraiment commencé à enquêter dans l’élevage industriel, dans l’agro-alimentaire, dans les conflits d’intérêts qui gangrènent les décisions politiques,…
J: Et c’est toi qui a été vers eux ?ou c’est eux qui t’ont contacté ?
G: Pierre-Marie Martin, ça a été un peu le hasard, en fait, Valérie consultait un médecin parce qu’elle revenait en France régulièrement avec moi et c’est vrai qu’on parlait souvent de notre travail, de ce qu’on faisait, de nos projets,…
Et lorsqu’ ‘on lui a dit qu’on écrivait un livre sur l’alimentation, elle nous a dit que le professeur Pierre-Marie Martin allait faire quelque jours après, une conférence dans un hôpital sur le cancer. Et donc, on y a été vraiment par hasard, et son discours nous a vraiment passionné et là, on a pris contact avec lui, donc c’est un peu le hasard, on n’a pas été cherché ces gens-là.
Jean-Luc Daub, par exemple, c’est un de mes lecteurs qui me suivaient avec Heavy Metal Food qui m’a dit que son oncle avait écrit un livre sur les abattoirs, qu’il avait enquêté 15 ans là-dedans, et il m’a demandé si je voulais être en contact avec lui. Anicet Desrochers, l’apiculteur, on a consommé son miel qui est exceptionnel, il vit au Québec et donc on a eu envie de le rencontrer. Michelle Beauregard, était l’herboriste de notre village donc aussi, une personne qu’on a rencontré par hasard.
J: As-tu des personnalités préférés et pourquoi ?
J’en connais déjà une je pense, Maxime Ginolin ?
G: On a connu Maxime quand on était au Québec, je l’ai connu par les chansons qu’il faisait avec MagicJack ,ça nous a beaucoup intéressé avec Valérie, on a pris contact avec lui, on l’a invité à venir nous voir au Québec, donc on l’a pris en résidence 1 semaine chez nous et on a commencé à avoir des contacts très réguliers ,c’est quelqu’un qu’on supporte ,qu’on aide à promouvoir son travail ,…
C’est quelqu’un aujourd’hui qui fait partie de notre famille. C’est quelqu’un de très proche, j’aime son travail parce qu’il est très militant, il est très investi par la cause et il fait partie aussi d’une génération de jeunes gens qui pourraient être mes enfants. Donc ça c’est pour moi qui n’a pas d’enfants, c’est important de transmettre aussi à cette génération.
Je n’ai pas d’idole en particulier, j’aime beaucoup les gens qui se battent pour leurs convictions profondes. J’ai rencontré Christophe Leprêtre, c’est quelqu’un qui fait une grève de la faim pour sensibiliser les personnes sur l’exploitation des chimpanzés notamment dans l’expérimentation animale. Voilà des gens qui militent pour l’ALF, L214, j’ai d’autres personnes que j’aime beaucoup dans le milieu musical.
J: Es-tu végétalien ?
G: Tu vois, c’est assez compliqué lorsqu’ ‘on parle d’alimentation, on doit rentrer dans des cases, moi je ne veux pas rentrer dans des cases, je trouve que c’est dommage parce que justement ça catalogue les gens.
Il n’y a pas de vérités au niveau de l’alimentation, l’homme s’est toujours nourri pour survivre, on vit une époque aujourd’hui, où on a la grande chance de choisir notre nourriture. Malheureusement, on fait le choix de manger ce qui est bon au goût et ça c’est très nouveau, pour nous et en fait, ça nous conduit à notre perte. C’est pour ça qu’on est malades, parce qu’on a trop de choses à disposition, qu’on mange parce que c’est bon au goût.
Je discutais avec une jeune maman qui essaye de donner du jus de blé à ses enfants, ils refusent parce que ce n’est pas bon. Je comprends, l’herbe de jus de blé ce n’est pas bon au goût, donc il faut trouver la manière de leur expliquer que c’est bon ça te nourrit, c’est bon pour le corps. Donc, le fait d’être catalogué de végétalien, ça me convient pas particulièrement parce qu’il y a d’autres végétaliens, je n’aime pas forcément leurs démarches.
J’ai l’impression d’être très diplomate, je ne suis pas un extrémiste, je conçois que les gens continuent à consommer des aliments industriels par manque de temps, consommer de la viande parce que c’est bon au goût et puis, ils ont pris cette habitude-là, ils ne sont pas encore passés par cette démarche de prise de conscience qu’on n’a pas besoin de consommer de la viande. Donc tous les choix que j’ai fait, j’explique dans le livre, sont des choix personnels, c’est à chacun de faire ses choix.
J: Je voulais savoir si pour toi comme vous avez des animaux, est-ce possible de les nourrir sans chair animale ?
G: Je sais que les chats sont des carnivores, je n’ai pas fait d’études poussées là-dedans, donc à moins qu’il y a des substituts de repas et d’alimentation. Les vegans vont dire oui, oui mais c’est de la nourriture industrielle.
J: Est-ce que tu as un message en particulier à faire passer ?
G:Le message que j’essaye de faire passer lors de mes shows conférences, c’est de prendre conscience qu’on ne peut pas s’informer aujourd’hui avec les médias dominants c’est-à-dire les médias de la matrice.
Ce sont la télévision, les journaux, les magazines, les radios,… tout ça est financé, déjà par la publicité qui appartient à des personnes qui n’ont pas forcément intérêt à nous dire la vérité, ça concerne l’alimentation, ça concerne tout le reste aussi …
On a la grande chance aujourd’hui, d’avoir des sites internet indépendants, alors bien sûr, il faut faire le tri entre tout ça mais il y a des auteurs comme moi aussi, qui sont indépendants, qui arrivent grâce à internet, à assurer la promotion de leur travail.
On peut s’informer différemment, donc la première des choses, c’st de prendre conscience que sur les médias, on ne nous dit pas forcément la vérité et si on est curieux, d’abord par rapport à sa santé, il faut aller chercher les infos avec des sources indépendantes.
Maintenant, ce qui me concerne par rapport à l’alimentation, c’est de remettre tout à plat et d’acheter différemment,de ne plus aller au supermarché ,aller sur les marchés, de plus cuisiner qu’avant, on ne peut pas avoir des plats tout préparés et pour faire ça , il faut avoir plus de temps.
Au lieu de regarder la télé en rentrant, il faut s’y mettre de façon ludique, il ne faut pas que ça devienne comme un travail.
ça peut être un projet personnel ou de couple ou même familial, en fait il faut se rendre compte qu’on peut vivre différemment sans forcément suivre tout le monde …
Et une fois qu’on a fait ça, il faut acter ses convictions, il ne faut pas juste rester derrière internet à critiquer ce qui se passe, il faut acter ses convictions si possible au quotidien, ne serait-ce que par les actes d’achats, si on achète par exemple, aux paysans locaux, c’est mieux que si on achète aux supermarchés même local et aider ceux qui ont besoin de nous.
Faire une action locale, je crois beaucoup par rapport aux initiatives de certains maires qui prennent conscience qu’on va vraiment vers un problème écologique et puis aussi des associations locales.
J: Y-a-t-il une différence dans ta vie après le livre ? Y-a-t-il eu un avant et un après EAT ?
G: Oui, il y a eu un changement de vie totale, c’est-à-dire la vie que je menais avant, je dirigeais des entreprises, j’étais dans un milieu entrepreneurial où je me levais tous les matins avec le réveil, je me couchais tard parce que j’avais une activité nocturne et de par mon travail et de vie.
Il faut travailler la semaine, le week-end c’est le repos, les congés, c’est tout le monde en même temps, c’est une vie réglée, comme on dit la tête dans le guidon.
Lorsque tu prends conscience, moi et Valérie, ça vraiment été un choc professionnel, du jour au lendemain, là tu ne te réveilles plus avec le réveil, tu n’as plus de jour de travail, tu as un projet de vie à 2 à 3 ans et tu vis différemment après le fait de s’alimenter diffèremment, on voit les choses d’une autre façon. On est beaucoup plus respectueux aujourd’hui de la vie .
C’est le respect de la vie et puis la beauté de la Nature, on est connecté aujourd’hui avec des personnes qui ont la même vision de vie que nous donc c’est radicalement diffèrent de ce qu’on faisait avant, où il fallait faire des chiffres d’affaires pour payer les impôts, pour faire fonctionner une entreprise. Consommer beaucoup, gagner beaucoup d’argent.
J: Est-ce qu’il y aura un nouveau livre ?
G: Oui
J: Et ce sera sur quel sujet ?
G: EAT n’a pas été écrit, n’a pas été réfléchi de manière marketing, on n’a pas prévu sa sortie, on a fait les choses naturellement et puis, il est arrivé le jour où il est arrivé, le jour où il était prêt. Et puis, le deuxième est en cours d’écriture, mais on n’a pas de date et on ne veut pas s’en fixer, ça va nous mettre la pression. Et je ne supporte plus la pression aujourd’hui. Il s’enrichit au fur et à mesure donc j’ai certaines idées de ce qu’il sera mais pas du tout définitif et voilà, on est actuellement au travail et on espère que l’attente ne sera pas trop longue.
J: Ça parlera aussi de l’alimentation ?
G: Oui ça restera dans le même thème. On a plusieurs projets parallèles, on ne veut pas juste se fixer une date et l’annoncer parce que ça va nous mettre une pression et déjà, on en a beaucoup parce qu’on ne s’attendait pas à ce succès par rapport à EAT .
On a énormément aujourd’hui de lecteurs et de messages d’encouragement donc on a une certaine responsabilité, par rapport au message que je vais faire passer après ,donc, l’écriture sera différente du premier. Et je prends en considération les attentes du lecteur, donc forcément il va être un peu plus dirigé qu’a été le premier.
J: Que devrions-nous faire en priorité ? Mais ça tu l’as dit c’est de prendre conscience que l’on est trop dans la consommation, qu’il faut être plus dans le vécu qu’autre chose ?
G:Il y a plusieurs portes d’entrées, quelquefois les gens ont un choc personnel et ils se remettent en question ou ils sont atteint d’une maladie, ils tombent malades et ils s’aperçoivent que la médecine n’est pas forcément le recours principal et donc, à un moment donné, il y a une prise de conscience.
Certains lecteurs m’ont fait part que c’était vraiment EAT qui leur ont fait prendre conscience du danger de l’alimentation, quelquefois ça peut être un film, une vidéo, une rencontre avec quelqu’un,…
A un moment donné, on prend conscience dans le monde dans lequel on vit que la plupart des gens sont quand même névrosés, sont malheureux, il y a une vraie problématique dans notre société d’aujourd’hui.
Donc, on est pendu à des crédits, on a peur de perdre son travail, on vit dans la peur, la peur d’être malade, on vit dans le stress, ce n’est pas bon pour nous donc voilà après ça, on peut avoir certaines révélations.
J: Pourquoi as-tu mis spécialement cette photo-là en couverture ?
G:En fait, j’ai eu une idée en me levant un matin, je suis assez fan des comics ,j’appelle mes lecteurs, les EAT-men en référence aux X-Men,donc il y a une chronique qui s’appelle super-héros donc j’aime beaucoup cette culture des comics et la couverture est venue de façon un peu inconsciente, j’avais cette image en tête et je vais te dire ce que représente cette couverture parce qu’on me l’a jamais demandé
Je voulais avoir un face-à-face avec le lecteur donc c’est pour ça que mon visage est quasiment à taille réelle. Lorsque tu prends le livre, lorsque tu l’as en face de toi, tu es face à moi.
EAT le titre, il m’est venu un jour en tête, je suis allé consulter les bases de données sur internet notamment Amazon.com, j’étais persuadé qu’il y avait plein de livres qui s’intitulaient EAT, il n’y en avait aucun. Le fait que ce soit aussi un livre avec des informations brutes, je me considère comme une personne qui est naturel, donc voilà le fauve représente cet instinct animal qu’on a un peu perdu. Dans la mythologie, un fauve c’est quelqu’un qui est aussi indomptable.
On a écrit sous forme de chroniques courtes donc c’est devenu chronique d’un fauve dans la jungle alimentaire. Et cette photo avec le couteau, j’avais cette idée d’une image forte avec le mot EAT qui veut dire mange, ça parle de nourriture mais c’est aussi manger les informations qui sont dans le livre.
EAT, ça me faisait penser aussi ,vu que j’étais toujours dans cet univers musical, aux hits musicaux. Et je voulais aussi une image brute qui n’était pas travaillée, pas photoshopée, pas retouchée, avec plein de défauts : les rides, les poils de la barbe,…
J: Peux-tu m’en dire plus sur ce qu’est Heavy Metal Food ?
G: C’est sur ma chaîne Youtube, il y a beaucoup de vidéos, elles ont été faites avant 2012,il y a une quinzaine d’épisodes ,c’est tous les musiciens que j’ai rencontré et puis, c’est toutes des émissions à thèmes.
Il y a des recettes spécifiques pour chaque groupe, alors c’est beaucoup de groupes de métal parce que c’est mon univers musical mais il y a des groupes de rock aussi et il y a un rappeur aussi, Shurik’n du groupe IAM heavymetalfood.blogspot.be
J: Quel message voudrais-tu faire passer à tes EAT Men ? car je vais également interviewer Claudio Nigro et Michel Caes ?
G : A toutes les conférences maintenant, je mets en valeur certaines personnes qui agissent au niveau local et c’est vrai que Claudio quand on l’a rencontré l’année passée, il était déjà assez investi, il s’est vraiment lancé dans la pizza bio avec de la germination. Michel m’a fait venir en Hollande, faire une conférence à La Haye, il a réuni, je crois 200 personnes, il a fait un petit festival, il s’est lancé vraiment là-dedans. Et j’ai d’ailleurs une entrevue de lui que je n’ai pas encore exploité ,je vais la garder peut être pour le livre, c’est des gens extraordinaires.
Je suis de nature assez pessimiste, et le fait de voir des gens qui actent vraiment leurs convictions et que le livre a pu être soit un déclencheur ou un appui pour leur donner une certaine confiance dans ce qu’ils font, ça me rend fou de joie.
Il y a ces jeunes qui ont ouvert des Food trucks végétaliens… Je participe un peu à ces changements de vie, ces prises de conscience et j’aimerais vraiment réunir ces gens-là et les citer en exemple parce que ça peut donner plein d’idées à beaucoup de personnes. Le fait de voir des gens qui passent à l’action, ça te donne envie de faire quelque chose.
J: Peux-tu nous en dire plus sur l’eau de Quinton ?
G: C’est René Quinton qui au début du 20 ème siècle à découvert que l’eau de mer pouvait nous guérir et était proche du plasma humain qui avait tous les minéraux nécessaires dans cet eau de mer. Il a commencé à guérir des enfants de malnutrition et aujourd’hui, les laboratoires Quinton existent encore.
C’est une eau de mer qui est filtrée, qui est tirée dans des vortex bien spécifiques au Nord de la Bretagne en Atlantique et c’est une eau de mer qui est naturelle.
Une ampoule de Quinton hypertonique, le matin, permet d’avoir tous les minéraux nécessaires, on peut faire aussi des cures. C’est un remède naturel que nous donne Mère Nature. On peut aujourd’hui avec des aliments naturels se soigner et être en bonne santé. L’eau de Quinton en est un parfait exemple. C’était même remboursé par la sécurité sociale dans les années 70.
J: Peux-tu nous parler du jeûne ? Quelqu’un qui voudrait commencer une cure, comment doit-il faire ?
G: Je mets les gens sur la voie, car je ne suis pas spécialiste, après c’est à eux à faire leur propre recherche. Donc sur le jeûne, je sais qu’il y en a plusieurs. Il y a le jeûne à l’eau, le jeûne avec du jus de légumes détoxifiants, là tu as un spécialiste en France qui est Thierry Casasnovas. Et ensuite, tu as les jeûnes mono diètes avec juste par exemple des pommes, en mangeant une pomme juste matin, midi et soir.
Pour moi, l’objectif du jeûne, c’est vraiment de mettre le corps au repos et de le nettoyer donc pour ça, il faut 2 à 3 jours. Un jeûne d’une journée, c’est un peu court.
C’est une croyance de croire que quand on est malades, on doit manger, justement on doit mettre notre système digestif au repos. Les animaux, lorsqu’ils sont malades, ils se mettent au repos, à l’abri des prédateurs et ils jeûnent.
Le fait de jeûner, le corps a la capacité de s’auto-guérir donc lorsqu’on se coupe, on cicatrise automatiquement donc le corps peut vraiment se soigner tout seul, de maladie bénigne et de maladie grave comme le cancer.
Mais pour ça, il faut que le corps baigne dans un milieu alcalin, c’est important de ne pas avoir un corps trop acide. Malheureusement, on a tous, en tout cas, ceux qui consomme les produits industrialisés, le corps acide. Donc, si tu es malade et que tu balances de l’acidité dans ton corps, ton corps va le combattre aussi et ça va encore plus t’affaiblir donc lorsqu’on est malades, il faut mieux se mettre à la diète ou au jus de légumes. Les causes de la guérison sont multi-factorielles, il n’y a pas que l’alimentation, il y a aussi la pensée positive, se persuader que le corps fait son travail….
Crédit © Dakota LANGLOIS (photo portrait Gilles Lartigot)
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